Cet instrument de musique à cordes est connu depuis la
plus haute antiquité.
Il se compose d'une caisse faite, à l'origine, d'une carapace
de tortue, ou d'une calebasse, de deux montants courbés soutenus
par un joug transversal. Les cordes en nombre variable, sont tendues
entre le joug et la caisse, et pincées à l'aide d'un plectre.
Il disparut au III° siècle dans le monde occidental, mais
existe encore en Afrique orientale et au Proche-Orient, sur les rives
du Golfe persique.
Le terme "lyre" a évolué dans la langue courante
selon deux sens figurés et connexes. Instrument privilégié
pour accompagner le chant, il finit par imposer son nom à toute
musique chantée: on parle alors d'art lyrique, ou de théâtre
du même nom.
Ensuite, chant et poésie étant indissociables chez Apollon,
la lyre impose aussi son nom au genre le plus mélodieux de la
poésie elle-même: on parle de poésie lyrique.
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La lyre à l'origine


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Poètes et écrivains font volontiers référence
à cet instrument mythique dans leurs oeuvres.
Ainsi, chez Victor Hugo, la tendance est-elle la plus intéressante
à observer. Le très jeune Hugo, néo-cassique de
formation, restreint le sens du mot "lyre" à la poésie
profane et l'oppose à la poésie sacrée dans La
Lyre et la Harpe. Un peu plus tard, dans la préface de Cromwell,
il réserve encore le lyrisme aux premiers épanchements
de l'humanité, pour proclamer son dépassement par l'épopée
puis par le drame.
Le lyrisme, identifié avec la poésie
elle-même au point d'effacer le plus souvent son nom devant le
sien, n'a pas fini de poursuivre la grande aventure romantique: pénétrer
toujours plus profondément dans "tout ce qu'il y a d'intime
dans tout".
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